WET SEASON

ANTHONY CHEN – 1H43, SINGAPOUR, 2019
AVEC YANN YANN YEO, CHRISTOPHER LEE, KOH JIA LER

Ling enseigne le mandarin, matière dépréciée, dans un lycée de Singapour. Elle et son mari essayent d’avoir un enfant depuis des années et leurs échecs ont fini par éroder leur couple. Alors que sa vie professionnelle et personnelle se désagrège, sa relation avec un jeune étudiant vient tout bouleverser.

Le Singapourien Anthony Chen a été découvert il y a six ans avec son mélodrame Ilo Ilo, qui avait reçu la Caméra d’or (meilleur premier film) à Cannes. Dans Ilo Ilo, une nounou occupait une place précieuse auprès d’un garçonnet. Ici, une femme en mal d’enfant fait la rencontre d’un jeune étudiant délaissé par ses propres parents. Anthony Chen a un sens du détail pour dépeindre le quotidien en quelques vives scènes dès le début du film. Il y a un voile bleuté qui enveloppe Wet Season, comme une pluie triste qui brouille le regard. Wet Season est peut-être plus amer que le précédent long métrage de Anthony Chen, il est aussi plus subversif qu’on ne l’imagine à l’image de ce décrochage dans le dernier tiers du film – et qu’on ne dévoilera pas. Chen est aussi aidé par la prestation brillante de son actrice Yann Yann Yeo. Il fait preuve de délicatesse et laisse une place bienvenue au silence dans ce drame qui, malgré la pluie battante, est tout en retenue.
Nicolas Bardot, Le Polyester

Du 1 au 7 avril
Le 1 avril 2020 à 11h
Le 2 avril 2020 à 18h30
Le 5 avril 2020 à 16h30
Le 7 avril 2020 à 20h30
de 2,50 à 5€