LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE

À bord d’une diligence traversant l’Arizona, neuf passagers très différents les uns des autres essayent de cohabiter, tout en résistant aux attaques des Peaux-Rouges.

Le génie de Ford ne réside pas seulement dans ce paroxysme du classicisme, mais dans la façon dont il y distille les éléments qui fondent son univers. La mise en scène de chacune des situations devenues caractéristiques du genre n’appartient qu’à lui : les silences pesants accompagnant les moments où la situation originelle peut brusquement basculer, les atmosphères tendues régnant dans le bar où va se jouer le duel final entre le héros et ses cruels ennemis, mais surtout l’attention extrême apportée aux « outcasts » de la société américaine. La Chevauchée fantastique est un film profondément politique : les héros du film, ce sont les « victimes des préjugés ». Et avec ce film, John Ford trouve l’alter ego dont il rêvait : John Wayne. La façon dont Ford filme sa première apparition prouve bien que le cinéaste tenait à inscrire ce moment dans la légende du western.
Ophélie Wiel, critique cinéma.