foxtrot
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FOXTROT

SAMUEL MAOZ – 1H53, ISRAËL, 2018
AVEC LIOR ASHKENAZI, SARAH ADLER, YONATON SHIRAY

Michael et Dafna, mariés depuis 30 ans, mènent une vie heureuse à Tel Aviv. Leur fils aîné Yonatan effectue son service militaire sur un poste frontière, en plein désert. Un matin, des soldats sonnent à la porte du foyer familial. Le choc de l’annonce va réveiller chez Michael une blessure profonde, enfouie depuis toujours. Le couple est bouleversé. Les masques tombent.

Après le percutant Lebanon (Lion d’or à Venise), Samuel Maoz livre ici un film tout aussi impressionnant (Lion d’argent). Moins autobiographique que Lebanon, il vient pourtant toujours gratter les mêmes plaies : la question du traumatisme de la Shoah, ici personnifiée par la vieille mère égarée de Michael, et celle de la culpabilité des fils, parfois rendus au rôle de tourmenteurs face aux Palestiniens. Divisé, telle une tragédie grecque, en trois parties distinctes, Foxtrot, très maîtrisé et techniquement bluffant, car le drame humain ici en action ne doit pas faire oublier que le langage du cinéma c’est d’abord l’image, a suscité l’ire de Miri Regev, ministre israélienne de la Culture. Elle s’en est, en effet, violemment prise au film (sans même l’avoir vu), affirmant « avoir honte » que l’académie israélienne ait loué les mérites d’une œuvre qui « salit l’image de l’armée» de son pays et a menacé de couper les vivres aux films jugés « anti-israéliens ». Cette polémique rappelle fort à propos que la force du cinéma sera toujours de savoir tendre un miroir critique à la société.

N.Z., Les Fiches du cinéma

Du 3 au 11 juin
Le 3 juin 2019 à 20h30
Le 5 juin 2019 à 16h30
Le 6 juin 2019 à 18h30
Le 11 juin 2019 à 20h15
de 2,50 à 5€